juin 8

Gisant

Sous une pluie froide et battante
L’un après l’autre ils s’en viennent
Jeter un peu de terre ancienne
Dans cette fosse, valse lente

Plus tôt, l’un des leurs est tombé
Laissant en eux un vaste vide
Défilé de visages livides
Sinistre sort, fatalité

Parfois l’un laisse plutôt une fleur
Pétale blanc sur sol sombre
Eclat brillant sur un voile d’ombre
Dernier hommage venu du cœur

Au dessus du tertre est posée
Une vaste dalle de lourde pierre
Surplombée, gardant ses mystères
Par l’image de l’inhumé

Taillée dans une roche massive
Ce gardien semble s’émouvoir
Mais sans moyen pour se mouvoir
Il reste figé loin des rives

Pourtant lorsque le jour s’éteint
Et que s’éloigne la procession
Une inexplicable émotion
Déforme ses traits inhumains

De ses yeux de granit peints
S’écoulent des larmes, gouttes de pluie
Mêlées à l’averse qui finit
Que personne ne verra demain

Devant sa dernière demeure
Le défunt chaque nuit sanglote
Et sans bruit ses lèvres tremblotent

Il pleure sa famille perdue
Pour qui il est disparu
Il reste seul, dans son horreur.


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Ecrit 8 juin 2011 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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