février 9

Atone

Dans la lumière grisâtre d’un monde sans soleil
le miroir me renvoi l’image d’un astre éteint.
Les eaux brunes où surnagent quelques charbons défunts
vestiges d’un âtre mort sans souffle qui l’éveille.

Sur le reflet serpentent d’invisibles fêlures
dont les ombres dessinent des myriades d’étoiles
éclats d’argent furtifs sur le derme au teint pâle
dévoilant l’être en ruines que dissimule l’armure.

Sous la carcasse de marbre tout est peine et chaos:
les nerfs se distordent, se contractent et se tendent,
les organes convulsent en une folle sarabande
sans plus suivre du cœur le rythme ou les échos.

Autour du muscle usé, maladif, défraîchi,
des lambeaux de dentelle noirâtres et huileux
suintent le suc amer, le venin insidieux
qui alourdit la chair, lentement la pétrifient.

Dans sa sphère de ténèbres et de lamentations
se délite l’esprit au cœur de ses cauchemars.
Noyé par la tristesse d’une lutte sans espoirs
il dépose les armes et cède à l’abandon.

Cette tour n’est plus qu’une mécanique vide,
horloge dont les rouages persistent à tourner.
Les feux qui l’animaient ont cessé de brûler.
Ne restent que des cendres derrière ses murs livides.


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Ecrit 9 février 2015 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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