Siggi
Dans le val d’Izimich serpente une rivière
Dont le murmure secret évoque le nom d’une femme.
Une princesse slave ayant connu mille drames,
Et l’infinie souffrance d’un amour éphémère.
Elle était jeune et fraîche quand apparu l’émoi
Sous forme d’un bel homme qui bientôt fit sa cour.
Œil de braise, voix de miel et langue de velours,
En quelques belles paroles, son cœur il déroba.
Avec quelle promptitude les noces furent scellées!
Le père, tout comme la belle, en un mot fut séduit.
Il ne pouvait rêver pour elle meilleur parti
Que ce noble jeune homme jurant sa loyauté.
Le contrat fut signé et l’acte consommé
Avec bien trop de hâte et si légèrement.
Le père succomba à un mal foudroyant
Aussitôt que ce prince, sa fille eut épousé.
Dans la nuit, sans surprise, le prince s’envola.
Avec lui la dot, les terres, l’héritage.
La belle trouva un mot de cet amant volage
Où il disait l’aimer toujours malgré cela.
Un message au matin vint briser son bonheur:
« J’exige votre domaine, veuillez donc le quitter !
Car est mort ce matin, tué par mon épée,
Le prince Avenati, gentilhomme sans honneur. »
Un voisin orgueilleux, rejeté par la dame
Profitait honteusement de la situation
Pour humilier la femme, sa famille et leur nom
Et les fouler au pied, tournant l’histoire au drame.
Le chagrin, la douleur, ses espoirs brisés,
La princesse en sa tour à l’extrême poussée,
Du haut de ses remparts dans l’onde se jeta
Dans ses replis cachés, le torrent l’emporta.
On dit qu’elle dort encore dans le courant glacé,
Attendant que sa honte et son nom soient lavés.
Quand le poète se fait conteur, on redevient enfant, le visage dans les mains et les yeux pleins de larmes, on écoute silencieux pour n’en perdre le charme, d’une princesse l’histoire au récit émouvant .
Merci conteur merci poète.
Carmilla