août 27

Mehaïg

Le jour juste naissant sur les landes pierreuses
Déroule un écheveau de brumes pâles et humides.
Par instant, on perçoit l’écho faible et morbide,
Le chant lugubre et triste d’une aigrette souffreteuse.

Sur une plage grise clopine l’ombre sans âge
D’un être au lourd passé, voûté par les éons.
Il chemine lentement, épave en perdition
Sur la côte désolée où son monde fit naufrage.

Dans le vent, il marmonne à qui voudra l’entendre:
« Je suis le roi pêcheur que l’époque oublia!
Maudit qui ne peut m’ouïr, de sa vie le paiera! »
Ces vagues imprécations se perdent sans attendre.

Par le passé, pourtant, il fut Haut Souverain
Détenteur de sagesse, gardien de grands trésors.
Mais le Temps, la folie, l’orgueil lui firent tort
Au loin il fut banni du jour au lendemain.

Dans ses terres d’agonie, encor, il espère,
Il attend l’âme noble levant sa punition,
Chevalier, dame, prince qu’importent les prédictions!
Le spectre cache doux cœur sous ses sinistres airs.


Copyright © 2014. All rights reserved.

Ecrit 27 août 2018 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

Laisser un commentaire