septembre 4

L’Astrologue

Du haut des vieilles ruines d’une tour silencieuse,
Sur un trône de pierre patiné par les ans,
Un mutique souverain admire le firmament
Couvant quelques étoiles d’un regard amoureux.

Trop longtemps isolé, esclave de ses peurs,
A l’écart du monde, il a perdu la voix.
En sa prime jeunesse, banale, sans éclat
Il ne sut jamais laisser parler son cœur.

Pourtant, en lui, une flamme brûle depuis toujours
L’espoir d’un amour pur, le goût de la tendresse.
Dans ses songes, sans contrainte, aux fées il confesse
Ses plus intimes désirs pour quelques belles de jour.

Il n’eut jamais l’audace de tous ces baladins,
De ces esprits charmeurs ne cherchant que plaisir.
Pour lui, l’honneur d’une dame ne saurait souffrir
Toutes ces creuses paroles et ces vils desseins.

Alors, plutôt que rire, il préféra se taire.
De crainte d’offenser, de blesser par ennui
Jamais il ne confia le trouble qui le prit
Lorsque certaines passantes eurent l’heur de lui plaire.

Depuis lors, de son sang il tire quelques rimes
Rendant hommage aux grâces qu’il vient à contempler
Et les livrant aux vents, il laisse s’envoler
Ces aveux sur papier, vers les cieux et l’abîme.


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Ecrit 4 septembre 2018 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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