novembre 21

Fir-Bolg

Un trop sanglant soleil se lève ce matin
Sur la lande déserte aux bosquets embrumés
Une rumeur soudaine monte dans l’air glacé
L’écho lourd d’une troupe se dessinant au loin.

Au fait d’une colline se tient le roi austral
Surplombant l’étendue où campe son armée,
Un champ de mille glaive aux lances hérissées
Assemblées pour défendre leurs terres ancestrales.

Dans le pesant silence a résonné l’appel,
L’ordre pour tous les hommes de monter au combat;
Les fers s’entrechoquent sous l’astre qui flamboie
Le métal taille les chairs et les corps s’entremêlent.

Vagues hurlantes déferlant sur leurs ennemis,
Les guerriers se déchirent, furieux, ivres de rage,
La mêlée se transforme en un bruyant carnage,
L’herbe et la roche se couvrent de ruisselants rubis.

Perdu dans ce brouillard aux teintes écarlates,
Je lutte tant bien que mal pour repousser l’assaut.
Le nombre est contre nous, nous tomberons bientôt
Le corps percé de flèches sous les frappes adroites.

Dans le ciel volent déjà les sinistres oiseaux,
Les sombres messagers de la déesse amère
Venus pour récolter sa moisson éphémère
D’âmes mortes au combat pour de vains idéaux.

Mon instant a sonné, je tombe, agonisant,
Le cœur fendu en deux par une traître lame;
Sans trop avoir briller va s’éteindre ma flamme
Sous les coups impavides de ces bruns conquérants.

Ma dernière pensée va, chargée de pâles regrets
Vers la belle Cerydwenn aux yeux de cuivre et d’or.
La reverrais-je jamais loin de ces plaines de mort?
Son âme me suivra-t-elle dans le monde d’après?


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Ecrit 21 novembre 2018 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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