septembre 21

Herenstrich (extrait)

« Je passai le reste de la journée dans ma chambre, plongé dans les feuillets de mon roman, m’astreignant à travailler pour éviter à mon esprit de battre la campagne. Lorsque la cloche du diner sonna, je descendis rapidement diner, échangeant quelques propos banals avec mes hôtes puis pris congé. Mais au lieu de remonter directement dans ma chambre, je me glissai dans la salle mitoyenne et me dissimulai entre les meubles couverts de draps blancs. J’attendis quelques minutes puis, lorsque je fus certain que les Von Barth ne quitteraient pas la salle de si tôt, je grimpais silencieusement les escaliers jusqu’ au palier de l’étage. Je m’orientais vers l’aile où j’avais aperçu la silhouette de la jeune femme à la fenêtre et progressais à tâtons dans le couloir sombre. Je comptais les portes pour trouver celle qui devait donner dans la pièce où se trouvait cette fenêtre.  Un mince rayon de lumière filtrant sous l’huis mis fin à mes recherches. Je collais mon oreille au panneau mais n’entendis aucun bruit. J’hésitais un instant puis me reculais d’un pas et frappais délicatement à la porte. Un froissement d’étoffes se fit entendre alors qu’une ombre passait devant le rais de lumière. Je perçus le souffle d’une respiration puis un léger mouvement d’air. La lumière disparut. Je m’approchais, frappant à nouveau légèrement sur le panneau, et murmurais :

« Veuillez m’excusez de me présenter si tard, mademoiselle. Je ne voulais pas vous effrayer. Puis-je vous dire quelques mots ? »

Pas de réponse. Je posais ma main sur la poignée, malgré l’inquiétude de ce qui pourrait arriver si jamais on me surprenait, et tentait de la faire jouer. A ma grande surprise, le penne joua et le panneau s’ouvrit. Je pénétrais dans une chambre joliment meublée mais visiblement inutilisée depuis longtemps. Quelques rayons de lune filtraient à travers les fenêtres dont les rideaux n’étaient pas tirés. Une couche de poussière grisâtre recouvrait le plancher ainsi qu’une petite coiffeuse au miroir ébréché et un vaste lit à baldaquin aux tentures passées. Pourtant, il flottait dans l’air une légère odeur de fumée, comme si une chandelle venait d’être soufflée.

Je restais un moment la main sur la poignée de porte, observant cette chambre inutilisée, incrédule. J’entrais finalement dans la pièce et l’examinais attentivement.  Mais les seules traces de pas sur le plancher, les seules marques d’une présence étaient les miennes.  Je ne comprenais rien. J’étais pourtant certain d’avoir trouvé la chambre de la fille des Von Barth ! J’avais même aperçu de la lumière sous la porte. »

 

Un petit extrait de quelque chose que je viens de reprendre. N’hésitez pas à commenter, critiquer, donner votre avis.


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Ecrit 21 septembre 2014 par Damian dans la catégorie "Extraits

2 COMMENTS :

  1. By Lucy on

    Du Damian Eicker comme je l’aime ! Je suis parfaitement heureuse de savoir qu tu dépoussière l’un de tes trésors.
    La plume est très bien manipulée, le vocabulaire suffisant et les descriptions pas trop lourdes, juste ce qu’il faut pour tout s’imaginer.
    Il me tarde de lire l’entièreté de l’oeuvre : et oui je suis gourmande !

  2. By Damian (Auteur) on

    Et bien, cela progresse. Je ne sais pas encore où cela va me mener mais je m’amuse beaucoup. Lorsqu’il sera achevé, tu en auras évidemment la primeur.

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