juillet 5

Aethernam

J’ai vu la Première Aube, balbutiante, sur l’Aether,
Songelune s’élever, croître puis s’étioler,
De ses bulles de rêve l’Univers émerger
Et les graines d’Onyrie lentement se faire chair.

J’ai vu croître en ces mondes mille peuples sans noms,
Me glissant parmi eux pour mieux les découvrir;
Contemplé leurs espoirs, leurs vies, leur devenir,
Leurs conflits, leurs erreurs et leur annihilation.

Curieuse, mon essence se dota de matière,
Pour mieux apprécier des mortels le séjour;
J’ai connu des Empires, la mort comme l’amour
Sans trouver nulle trace d’un être d’Outre-Sphère.

Combien d’étoiles brûlées, combien d’astres détruits,
Depuis que la Lumière a éclairé le Vide ?
Sur des planètes gelées, dans des sables arides,
Longtemps j’ai cheminé au gré de ma folie.

Tant de fois, épuisé par ma longue errance
J’ai voulu être libre, revoir l’Autre Côté.
Alors, ma méprise me fût toute exposée:
Mon vaisseau de matière retenait mon essence.

Grande fût ma détresse, immense mon désarroi,
Mon âme ne pouvait plus à sa guise s’envoler.
Cette enveloppe me tenait dans ce monde prisonnier,
Condamné à subir les affres et le trépas.

J’avais encor l’espoir qu’arrivé à sa fin
Ce corps relâcherai mon esprit vagabond.
Je pensais oublier ma triste condition
Le terme de mon errance se présentant enfin.

C’eut été oublié un Dieu inexorable:
Le Temps a son Horloge m’avait assujetti.
Depuis, je vagabonde, loin de la Faerie
Prisonnier de ce sort, d’un destin immuable.


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Ecrit 5 juillet 2019 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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