juillet 23

Marées

Dans coffret en bois aux solides ferrures,
Pris en une gangue de glace que rien ne peut briser,
J’ai remisé mon cœur pour ne plus le blesser
Et fais mouler sur lui une solide armure.

Pourtant, c’est lui qui tonne, se contracte et palpite
Lorsque vient à passer la douce et belle oiselle…
Un mot d’elle, un sourire et mon esprit chancelle,
Mes protections s’effondrent à cette vue subite.

L’émotion, indomptable, fait tomber les barrages;
Mon être rit aux anges et brûle comme un enfer;
Des châteaux en Espagne peuplés de mille chimères
Emplissent mes pensées; ma raison fait naufrage.

Alors que passe l’heure, la colombe s’envole;
Avec elle disparaît une part de mon essence;
En mon fort intérieur viennent ombre et souffrance
Soufflant loin de mon âme mon espérance folle.

La joie pâlit, s’éteint, car tombe le rideau:
L’oiselle n’est point mienne, pas même pour un instant;
C’est par pure bonté d’âme qu’elle apaise mon tourment;
Après tout, je ne suis qu’un vieil et sombre idiot.

J’ai couru trop longtemps après les dames célestes
Que mon front s’est terni sous leurs vives lumières.
Que de temps à passé! Pour moi, c’était hier!
Mais voilà que résonne la cloche au chant funeste.

Douce ondine, fée d’argent, divines apparitions,
Pardonnez mes regards et mon discours usé.
Que vous apporterait mon être fatigué ?
Vous, jeunesses éternelles, veillez à vos passions.


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Ecrit 23 juillet 2022 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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