octobre 12

Rédemption

Laissez-moi regagner le domaine des rêves
M’endormir, m’y plonger pour l’éternité
L’univers à mille preuves de mon inutilité
Puisqu’utile est ma raison d’être, mon existence s’achève

Chaque heure ici me voit m’éteindre, étouffer
Lorsque la flamme tombera, ne restera que l’ombre
Craignez que ne revienne le destructeur sombre
De chaos, de pouvoir, il demeure assoiffé

Quand donc sera levé ce triste châtiment ?
J’ai expié mes fautes mille fois milles vies
J’ai maintenant renoncé à me construire ici
Ne plus me rebeller, j’en prête le serment

Je demande humblement que s’achève mon exil
Que je revienne enfin, onirique vivant
Sur les terres secrètes, perdues il y a longtemps
Après que ma noirceur me fit devenir vil

Je souhaite regagner la terre des Ancêtres
Je n’aspire qu’au repos, à engendrer le Songe
En effacer lentement les blessures qui le rongent
Repousser le chaos que mon cœur a fait naître

Cette enveloppe ne peut subir tant de souffrances
Mon cœur de cristal craque de plus en plus
Pour chaque douleur, une fissure apparue
Il menace de rompre, brisé par l’existence

Chaque vague d’émotion le trouve plus fragile
S’il rompt c’est mon essence qui sera dispersée
Etes-vous si cruels? Vous voulez m’annihiler?
Ne vous suffit-il pas de me voir inutile?

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octobre 9

Onyria

J’aimerais plus souvent aborder tes rivages
Laisser glisser ma barque sur la mer de nuages
Mirer les étincelles allumant ce ciel noir
Qui enveloppe ce monde, l’embrasser d’un regard

Me perdre sur les plages aux teintes ivoirines
Jouer avec les nymphes des mares opalines
Danser parmi les champs d’herbes brunes et dorées
Enlacer cette terre et lentement m’élever

J’errerais doucement en ce pays des rêves
M’extasiant, découvrant ses merveilles, sans trêve
Et lorsque l’épuisement, enfin, m’aura gagné
Entre deux monts splendides j’irai me réfugier

Je me loverai au creux d’un buisson de bruyère
M’enivrant du parfum de cette étrange terre
Alors je laisserai le sommeil m’emporter
Pour parcourir en songes cette splendide vallée

Au matin la lumière céleste m’éveillera
Et je trouverai l’arbre qui ne pousse qu’ici bas
J’y déposerai mon cœur, le laisserai reposer
Pour prévenir mon âme des douleurs du passé

J’abreuverai mon esprit de la sève de ces lieux
Pour apaiser enfin les tourments et les feux
Qui embrasent mon corps, le dilatent et l’agitent
Menaçant d’explosion mon être qui palpite

Alors l’harmonie de ce monde m’éclairera
Et toute mon essence avec elle fusionnera
Je deviendrai une part de ce lieu merveilleux
Pour le voir grandir et briller de mille feux.

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septembre 22

Alternative

Après heurts et tempêtes, après peines et tourments
Pour mon être il est l’heure de trouver l’apaisement
J’ai choisi le chemin de la paix intérieure
Pour accéder enfin à ma part de bonheur

Pour cela j’ai confié mon cœur déchiré
A l’arbre qui m’a vu naitre et me consumer
J’ai renoncé aux pleurs, à la course effrénée
Vers l’impossible amour et son pâle trophée

En moi ne coule plus que l’eau simple et tranquille
D’une pluie de printemps aux fragrances subtiles
La mort, la colère aux éclats rougeoyants
Ont perdues leur attrait, comme le ressentiment

Une légère flamme aux couleurs argentées
Flotte en lieu et place de mon cœur terrifié
Elle diffuse en moi sa lumière merveilleuse
Pansant les meurtrissures de mon âme soucieuse

Un éclat de tristesse demeure encore ici
Mais c’est un souvenir, une source tarie
C’est un nouveau chemin qui s’est ouvert à moi
Même s’il est ardu, il me grandira

Lorsqu’un rayon de lune tombera sur mon cœur
Certaines vieilles blessures verseront quelques pleurs
Mais si un beau matin quelqu’un vient arpenter
Cette route secrète, j’accueillerai ses pensées

Nous cheminerons ensemble si le destin le veut
Partageant l’expérience acquise sous ces cieux
Et lorsque s’éteindra ma vie, chargée d’années
Que cette plénitude au monde soit versée.

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septembre 8

Les songes de l’arbre de Lune

Un soir lorsque je me ressourçais assis sur une racine de mon arbre, regardant les volutes de la mer de nuage se déployer, je vis venir une promeneuse. Son éclat rayonnant m’appris qu’elle n’était que de passage. Certainement une rêveuse plongée dans le sommeil. Mais comme les visiteurs se font rares, je la saluais aimablement. Elle avait le regard un peu perdu et, après un moment d’hésitation, me demanda l’hospitalité. Je lui demandais ce qu’elle pouvait offrir en retour mais elle me répondit qu’elle n’avait rien.
« Un voyageur a toujours quelque chose à offrir contre l’hospitalité. Une chanson, une histoire, ou une simple conversation en sont quelques exemples. »
« Je ne puis offrir que ma compagnie. Je ne connais ni histoire, ni chanson. »
« Alors, soit. Ma retraite est assez reculée en ce monde. Une simple compagnie est un fort bon prix. »
J’ouvris donc la porte de mon arbre à cette visiteuse pour lui permettre de se sustenter et de se reposer. Quelle bizarrerie que de vouloir dormir lorsque l’on rêve. Sans doute ses songes l’avaient-ils épuisée.
En entrant dans mon domaine, elle ouvrit des yeux ronds, époustouflée. Ma retraite hors du monde n’est pourtant que le creux d’un arbre argenté aménagé, rien de plus.
Ma visiteuse tournait son regard de tout cotés. Ses yeux brillaient, émerveillés.
« Quel est donc ce lieux ? »
« Le creux de l’arbre qui me sert de logis. »
« Un arbre ? Mais de quoi se nourrit-il ici ? »
« Des rayons de lumière qu’émet la lune. »
« Mais d’où vient l’eau dont il a besoin ? »
« Des larmes d’un cœur martyrisé. »
« Quelle étrangeté. Pouvez-vous m’en dire plus ? »
« Sur l’arbre ou sur le cœur ? »
« Sur l’ensemble. Tout cela parait si merveilleux. »
« Je veux bien vous enseigner son histoire mais vous l’oublierez aussitôt après. »
« Pourquoi cela ? »
« C’est ainsi que sont les choses ici-bas. »
« Quel monde bizarre. »
« C’est sa nature. Alors, alors. Cet arbre est ancien, très ancien, plus ancien quel le monde peut-être. Lorsqu’il était jeune, l’arbre avait un gardien. Une chimère veillait au pied de ses racines car on dit que l’arbre soutenait le monde. Hormis la protection de l’arbre, la chimère n’avait pas grand-chose à faire. Alors pour passer le temps, elle observait le monde réel : un monde si éloigné du sien qu’il semblait irréel. A cette époque, votre monde bouillonnait de vie. Il était jeune alors et ses habitants se développaient vite.
Un jour, la chimère vit passer la plus belle créature qu’elle avait jamais vue. Une magnifique princesse des temps jadis à la peau délicatement cuivrée par le soleil et aux yeux brillant d’un superbe éclat mauve. Subjugué, le gardien se tourna vers l’arbre et lui dit :
« Père, puis-je me rendre de l’autre coté du voile pour lier connaissance avec cette beauté ? »
« Le monde au-delà du voile est dangereux et cruel. » répondit l’âme de l’arbre. « Tu n’y serais pas à ta place. »
« Je n’ai pas peur, j’affronterai tous les dangers pour parvenir à ses cotés. »
« Fils, tu ne sais pas ce que tu dis. Ce monde n’est pas pour toi. Si tu pars, qui prendra soin de moi ? »
Mais la chimère n’écoutait déjà plus. D’un bon, elle plongea à travers la mer de nuages, piquant droit vers le sol. Sa descente était vertigineuse. Elle gagna rapidement de la vitesse et bientôt, elle déchira le voile du rêve et tomba droit vers le monde réel. Alors quelque chose qu’elle n’avait pas imaginé se produit. Son corps d’éther s’embrasa au contact de l’air. La chimère fut bientôt dévorée par les flammes. Elle se débâtait et s’agitait, tentant d’éteindre le feu qui la dévorait, mais sans succès.
Elle tomba tel un météore, droit vers le sol. L’impact fut terrible. Le choc déchira ses ailes. De son apparence, il ne restait pas grand-chose. Ce qui n’avait pas brulé avait été brisé par le choc contre la terre dure. Malgré cela, l’essence et la volonté de la chimère étaient intact. Rapidement, la créature compris qu’il lui faudrait une enveloppe pour pouvoir se mouvoir en ce monde. Elle entreprit alors de modeler une forme avec de la terre. Lorsqu’elle fut suffisamment à sa convenance, la chimère instilla son essence dans la forme. Puis, dotée d’une nouvelle enveloppe, elle se dirigea vers l’endroit où elle avait aperçue la princesse. Tout en marchant, elle découvrait tout ce qui faisait ce monde. Elle sentait l’air glisser sur son enveloppe de terre, le soleil chauffer progressivement cette forme et l’eau qu’elle contenait lentement s’évaporer. Elle découvrait les sons qui emplissaient l’air, les odeurs inconnues. Tout cela l’émerveillait et la fascinait.
Après une tranquille marche, la chimère parvint au bord d’une rivière où elle avait vu la princesse se délasser. La jeune femme était là, assise sur la berge, observant l’eau. La chimère voulu alors la saluer et lui confier son trouble. La princesse sursauta lorsqu’elle entendit l’étrange son que produit la gorge de terre de la chimère. Elle se retourna et la terreur s’empara d’elle. Elle bondit en arrière alors que la chimère tendait son bras vers elle. Mais elle était si proche du bord de la berge qu’elle perdit l’équilibre et bascula dans l’eau. La chimère se précipita pour l’aider. La jeune femme se débâtait pour rester à la surface mais le courant l’entrainait loin du bord. Elle poussait des cris de panique.
Alertés par les cris, un groupe d’hommes qui se trouvaient là l’aperçu. L’un d’eux plongea dans les eaux pour secourir la malheureuse. Ensuite, aidé par un autre qui lui tendait une longue perche, il aida la princesse à regagner la rive. Lorsqu’elle fut hors de danger, l’homme gourmanda la jeune femme pour son imprudence. Celle-ci pointa alors du doigt le point de la rive où se trouvait encore la chimère dans son enveloppe de terre qui regardait toute la scène. L’homme se redressa d’un coup et appela ses compagnons. Puis, se saisissant de lances, ils coururent droit vers la chimère. Ne comprenant pas ce qui se passait, celle-ci ne bougea pas. Elle ne réalisa le danger que lorsque la pointe d’une première lance lui perça le flanc. Alors, elle voulut se retourner et s’enfuir. Mais le groupe d’hommes l’encerclait déjà. Ils se mirent alors à la frapper, la lacérer de coups de lance, lui déchirer le corps. Un océan de douleur emplit l’essence de la créature. Enfin, l’homme qui avait secouru la princesse se dressa au dessus de la chimère et planta d’un coup sa lance droit dans la poitrine de la créature. Sous la violence de l’impact, le cœur immatériel de la chimère fût entaillé par le tranchant de l’arme. Un cri déchirant lui échappa et la créature tomba au sol, comme foudroyée. Le soleil se voila un moment et le temps s’arrêta. La chimère agonisait sur le sol, pleurant toute sa souffrance. Alors de longues racines argentés venues du ciel glissèrent à travers l’enveloppe de terre de la créature et enlacèrent délicatement son corps. Lentement elles l’élevèrent vers les cieux, passèrent le voile du rêve et ramenèrent l’essence de la chimère en son monde d’origine. La pauvre créature était tellement abimée que rien ne put lui rendre la force. Seul son cœur, bien que blessé, continuait de fonctionner. Quelques larmes d’éther perlaient de la blessure. Alors l’âme de l’arbre plaça ce cœur abimé dans un cocon dissimulé tout près de son centre. Et depuis ce jour, il veille sur ce cœur inconsolable sans pouvoir apaiser sa peine. Les larmes d’éther qui gouttent de ce cœur sont recyclées par l’arbre et le nourrissent. Mais elles apportent avec elles toute la tristesse de ce cœur meurtri. »
Je m’arrêtais alors de parler. Une larme discrète glissait sur la joue de ma visiteuse.
« En chacun des êtres qui peuplent votre monde subsiste un fragment de l’essence de la chimère. C’est pour cela que cette larme vous est venue. Maintenant reposez-vous. Demain vous aurez oublié. »
La promeneuse bâtit alors des yeux. Ses paupières s’alourdirent et son corps s’affaissa. Je la soulevai délicatement et l’installait sur un lit de plumes. Un rayon de lune passa sur son visage. Puis, lentement, elle se mit à s’effacer. Bientôt, il ne resta d’elle qu’une légère poussière d’or sur les plumes. Son corps avait terminé son repos. Elle avait regagné le monde réel. Et je me retrouvai seul, dans mon arbre de Lune, ma retraite dans le monde onirique.

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septembre 1

Maléfice

Quel est donc ce voile froid qui me couvre le corps
Ces perles qui scintillent au bout de mon regard
Images saccadées venues de ma mémoire
Rendant mon souffle court, emplis de mille remords

D’où provient cette humeur qui monte et m’envahit
Ce gout acre, métallique qui m’emplit le palais
Relents de fleurs fanées en couronnes, en bouquets
Qui m’étouffent à présent et me laissent transi

Quel est ce crépuscule qui tombe sur mon cœur
Comme si toute lumière dans l’instant s’éteignait
Ne laissant que grisaille, évanouies à jamais
Effacées par la main d’un sinistre vainqueur

Pourquoi donc la couleur a déserté mon âme
Me laissant tout soudain aveugle et orphelin
Dans une épaisse brume qui couvre mon chemin
Etreignant en ses voiles ma si fragile flamme

Où donc est mon esprit splendide et flamboyant
Lui qui fanfaronnait, placé en pleine lumière
Elle s’est évaporée son ardeur éphémère
En cette heure où s’avancent les spectres gémissants

Que reste-t-il alors qui anime mon être
Sinon la part sombre, prompte à abandonner
A laisser les ténèbres lentement me dévorer
Et quitter, silencieux, la terre qui m’a vu naître

Dans cette enveloppe vide, minée par les tourments
Une faible étincelle semble tenir encore
« A quoi t’accroches-tu, cet homme est déjà mort »
Semble s’interroger l’envahissant néant.

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août 21

Locataire indésirable

Depuis quelques temps maintenant
Une inconnue marche en mes pas
Elle s’est installée sous mon toit
Et dans mon ombre subrepticement

Elle s’est glissée dans ma demeure
Lorsque mon chemin a changé
Qu’une fragrance d’amour fané
Est venue envahir mon coeur

Mon corps s’est mué en mouroir
Lorsqu’Amour a succombé
Ma triste lame l’a étêté
J’ai vu la mort en son regard

Mon esprit n’est plus qu’indolence
Divertissements et diversions
Pour ne pas perdre la raison
Il se perd dans les jouissances

Je plonge mon âme dans l’irréel
Pour oublier un peu son poids
Le douloureux prix de mes choix
Et mon erreur originelle

Dans le silence de ma folie
Enfermé dans ma solitude
Ma mémoire en décrépitude
Diffuse en boucle mon infamie

Et ma mystérieuse invitée
S’amuse de me voir souffrir
Je la reconnais à son rire
Elle se nomme culpabilité.

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juillet 30

Petit homme

Petit homme pâle, égaré
Sur le pavé cette sombre nuit
Petit homme seul se demandant
S’il a sa place dans cette vie

Petit homme triste et fatigué
En perpétuel questionnement
Suit ses idées malavisées
Et se perd dans ses sentiments

Petit homme sombre et effacé
Cherchant la cause de ses tourments
S’emprisonnant dans ses pensées
Qui l’empoisonnent lentement

Petit homme mort à l’intérieur
Esclave de son aveuglement
Hypnotisé par des lueurs
Surprises dans des regards aimants

Petit homme pris dans sa coquille
Ne comprenant plus rien au monde
S’éloigne, son esprit s’éparpille
S’enferme dans sa tour de pierres ronde

Petit homme faible et oublié
Dans son donjon loin des humains
S’endort pour l’éternité
Heureux de disparaître enfin.

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juin 29

Rejoindre les ombres

Comme je suis venu, je disparaitrai
Comme je suis tombé, je me consumerai
Le temps brouillera la trace de mes pas
Ma plus fine empreinte s’évanouira

Des confins du monde au cœur de l’univers
L’antique maelstrom sucera toute entière
Chaque parcelle d’essence que mon âme à laissé
Et ma pauvre existence en sera effacée

Toujours de passage, jamais vraiment fixé
Sans savoir d’où je viens, ni où je dois aller
Sans un lieu que je puisse enfin nommer chez moi
J’erre de terre en terre, dans la nuit et le froid

Mon éternelle errance prendra-t-elle un jour fin?
Dois-je m’égarer sans cesse, oublier mon chemin
Pour pouvoir atteindre mon but, ma destinée ?
Faudra-t-il que je passe sans jamais exister ?

Fantôme au cœur cassé, éternel voyageur
En mon corps épuisé, mon faible esprit se meurt
Lentement, pas à pas, je rejoins les terres sombres
Jusqu’à la fin des temps, vivant parmi les ombres.

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juin 22

Achèvement

Lorsque sonnera l’heure, mon âme, nous partirons
Pour une paisible errance, au loin, vers l’horizon
Glissant au gré du vent dans le splendide azur
Nous emplirons nos yeux de paysages purs

Le long des vals secrets, des cours d’eau ombragés
Dans les vastes prairies, les plaines dissimulées
Nous laisserons nos corps au cœur de la terre
Fleurir, s’épanouir, devenir éphémères

Libérés de nos peines, des chaines matérielles
Nous partirons heureux pour une île nouvelle
Blottie au creux du monde, dans les voiles de l’éther
Seulement accessible aux vivantes chimères

Alors, nous élançant droit vers le firmament
Brûlant telles des étoiles dans un ciel éclatant
Nous étendrons nos bras vers notre nature mère
Rassemblant contre nous tous ceux qui nous sont chers

Calmement, patiemment, nous les endormirons
Tendrement leur essence en nous nous aspirerons
Pour traverser le voile de la réalité
Et assurer le règne de leur éternité

D’un bon nous filerons vers d’autres univers
Dans une gangue de cristal nous porterons nos frères
Pour faire naître la vie dans un monde éloigné
Après leur long sommeil, ils y reprendront pied

Et nous nous effacerons, notre tâche achevée
Regagnant l’outremonde, nous viendrons reposer
Dans le calme jardin au milieu des nuées
Où poussent les fleurs de lune et dorment les damnés.

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mai 27

Astronaute égaré

Cristal pâle sous gangue de chair
Dont la surface est fissurée
De noir et d’ambre il est veiné
Ce fragile vaisseau de matière

Il concentre en son intérieur
La complexe essence de mon être
Mélange étrange qui a fait naître
La vie dans mon mystérieux cœur

Concentré d’énergie stellaire
Et de grand vide du néant
Nourri d’éther, de sentiments
En son sein s’agitent les chimères

Oscillant entre clair et sombre
Agité par d’intenses typhons
Ce réceptacle d’émotions
Frissonne quand surgissent les ombres

Malgré son armure d’épiderme
Chaque sensation le fait vibrer
Parfois à presque le briser
Entrainant mon corps vers son terme

Les éclats qui dès lors se forment
Viennent entailler les couches de peau
S’extirpant comme lame de couteau
Et réveillent les démons qui dorment

Alors ma voix se fait venin
Galvanisée par la douleur
Projetant ces aiguilles de peur
Vers le malheureux importun

Les zébrures de l’âme de cristal
Laissent échapper la colère
En flammes brulantes et en éclairs
Echos de souffrance et de mal

Lorsque les feux sont apaisés
Vient la tristesse et les pleurs
Les longues crevasses du malheur
Sur le cristal se sont formées

Ce monde étrange, désaccordé
Résonne contre ma coque de verre
Y créant des brèches amères.
De quelle étoile suis-je tombé?

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