avril 20

Aux amours mortes

Dans l’onde immaculée dort la douce Ophélia
Perdue par sa folie d’avoir trop aimé
Un prince inconséquent au verbe acéré
Aussi dur que la lame qu’en elle il ficha

Ce monarque dément avait cru voir en elle
Un fantôme dangereux, ombre de son passé
Il fit tout ce qu’il put pour s’en débarrasser
Il paya ce forfait de regrets éternels

Nulle tombe pour la belle, rien qu’un cercueil mouvant
Une stèle sous marine glissant au fil de l’eau
Nuls hommages, nulles couronnes pour fleurir son tombeau
Cet amour tragique méritait bien un chant

Moi, le sombre rimeur, poète des cimetières
Errant parmi les dalles, silencieux mausolées
J’écris ces quelques vers aux amours oubliés
Aux romances tragiques, aux funestes chimères

Et je songe à tous ceux qui parcourent ce monde
A vitesse de comète, sans jamais percevoir
Que leurs vœux les plus chers, leurs ultimes espoirs
Se dressent devant eux, que le bonheur abonde

A qui sait le saisir lorsqu’il vient à passer
L’instant peut révéler toutes ses beautés cachées.


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Ecrit 20 avril 2013 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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