février 24

Vortex

Lorsque le jour s’éteint, que cesse l’agitation,
A l’heure où le sommeil devrait porter l’oubli,
Une plante à sombre épine sort de sa léthargie;
Elle croit, s’épanouit, vidant mes émotions.

Sa sève empoisonnée, lentement, instille le doute,
Ternit ma pâle gaieté sous de noirs souvenirs,
Nourrissant ma tristesse jusqu’à m’en voir gémir,
Elle alourdi mon cœur pour le mettre en déroute.

Énumérant mes peines, le poids de mes échecs,
Elle tisse sa grise toile de souffrances passées,
Renvoi tel un miroir mes peurs d’inadapté,
Enserrant mon esprit jusqu’à le laisser sec.

Alors les heures s’allongent, noyées par le chagrin,
Le prix de mes erreurs, les incompréhensions,
Les « Et si », les « peut-être », toutes les folles illusions,
Autant de grains de pleurs sur mon piètre chemin.

Alimentant le Vide, cette Fleur de Solitude
Emprisonne mon âme en sinistres pensées;
Las, mon sang se fige; j’erre, mon être brisé,
Pris dans ce songe amer, pétri d’incertitudes.

Comprimé et contraint par ses lianes fibreuses,
Mon corps se congestionne, se tord, se fissure;
A mesure qu’elle déploie ses liens, des meurtrissures
Éveillent des douleurs à l’ardeur ténébreuse.

Lorsqu’à nouveau reviennent les cieux illuminés,
De cette nuit de souffrances, je ressors apathique.
Tout mon être est de pierre, minéral, mutique,
Comme si vie et joie s’étaient annihilées.


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Ecrit 24 février 2024 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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