Fuyard
Dans un simple coffret à la teinte patinée
Aux arrêtes armées de solides ferrures
Pansant ses plaies profondes, ses amères blessures
Sous un voile de satin sommeille mon cœur cassé
Le coffre, tel un cercueil, repose au fond d’un lac
Dans un lieu mystérieux, de mémoire oublié
Le refuge secret d’un seigneur exilé
Loin du chaos du monde, de ses tours démoniaques
Renonçant à l’espoir mes mains ont arraché
Ce fragile amalgame de cristaux et de chair
Déjà exténue d’avoir bien trop souffert
Rejetant les remords de mes fautes passées
Enfermé dans sa tombe, rien ne peut plus l’atteindre
Me voici libéré de ce si lourd fardeau
Je renie l’existence de ce triste fléau
Puisque me voici mort, la vie n’est plus à craindre
Ainsi soliloquai-je, pauvre carcasse vide
Avant de m’embarquer sur ce navire errant
Prêt à défier les Dieux, le Destin et le Temps
Je sillonne les mers depuis longtemps maintenant
Tant que le monde existe, nul de sait jusqu’à quand
Contemplant chaque jour une aurore livide.