juillet 16

Carrousel

Dans cette vaste salle aux lustres rutilants
Qui brûlent de mille chandelles comme autant de soleils
Une grande assemblée s’agite et s’émerveille
En fastueuses toilettes et ors chatoyants

A l’écho d’une horloge sonnant les dernières heures
D’une journée de fête, les convives s’égaient
S’approchant d’une estrade où le coup d’un archet
Fait aussitôt cesser de leurs voix la clameur

Un accord puis l’autre projettent hors de la foule
Les plus aventureux des couples de noceurs
Menés par la musique, talentueux danseurs
Et duos improbables se forment, virevoltent, roulent

Une vague impétueuse de ces êtres indolents
M’a propulsé vers toi, majestueuse princesse
Ta main tendue vers moi, porteuse de promesses
Posée sur mon épaule d’un délicat mouvement

Entrainés vers la piste sans autre introduction
Nous rejoignîmes la valse qui se déroulait là
Nos doigts et nos regards ne se détachant pas
Unis par la musique en une sourde émotion

Emportés par le rythme, nos peaux qui se frôlaient
Ivresse de nos sens, douceur et volupté
L’un et l’autre hésitant, nos coeurs affolés
Libres de toute contrainte nos esprits s’enflammaient

Lorsque, n’y tenant plus, nos lèvres s’approchèrent
En un tendre baiser pour nos âmes tout fût dit
Dans ce sublime instant le monde s’évanouit
Rien d’autre que nous deux mêlant nos univers

Dans le soudain silence, j’ai ouvert les yeux
Pour seulement découvrir une salle sombre et vide
Au sol la poussière tendant un voile livide
Sur l’absence totale de toute vie en ce lieu

Dans ce hall désert où seule danse l’illusion
Sur mon trône de nuit je m’en suis retourné
Attendant que revienne vers mon coeur déchiré
La fée sortie du songe qui ranime ma passion.


Copyright © 2014. All rights reserved.

Ecrit 16 juillet 2014 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

Laisser un commentaire