novembre 11

Le chasseur

Ombre dans la nuit froide glissant parmi les toits
Nocturne prédateur, reptile au sang figé
Emprisonnant ta proie dans une toile dentelée
Un labyrinthe de rues où sonne son trépas

Tout ton corps tressaille sous l’appel de la chasse
Sous tes chairs mortes crépitent tes nerfs sous tension
Anticipant l’ivresse, la sublime sensation
Atténuant un peu ton appétit vorace

Tu joues avec ta cible comme un cruel félin
Instillant la frayeur dans son fragile esprit
Dégustant sa terreur au moindre de tes bruits
La poussant en avant vers sa funeste fin

Tu apprécies la chasse autant que son issue
Ta si longue expérience te rends si assuré
Tu anticipes chaque geste, chaque vaine échappée
Brisant son maigre espoir d’un feulement ténu

Et lorsqu’enfin la peur l’a assez parfumée
Tu fonds sur ta victime plus vite que le vent
Refermant ta mâchoire sur son frêle cou blanc
Savourant la chaleur d’une âme terrorisée

Elle a cru défaillir quand tu l’as enlacée
Et toi tu exultais, prêt à gouter son sang
Ta chair glacée n’a pas perçu le froid brulant
Lorsqu’elle trancha ta gorge de sa lame argentée

Tes siècles d’existence t’on rendu trop confiant
Au point de négliger de subtiles sensations
Tu as précipité l’heure de ton extinction
Par ta hardiesse et ton aveuglement.


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Ecrit 11 novembre 2012 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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