janvier 20

Mélanchorème

Sous un ciel brouillé par de grises zébrures
S’étend une morne plaine d’herbe rase et brunie
Rien ne brise l’horizon, pas l’ombre d’un taillis
Juste cette étendue, déserte jusqu’à l’usure

En plein centre, presque honteux, un arbre foudroyé
Unique repère sombre sur ce plat paysage
Echoué tel un navire à la suite d’un naufrage
Que la colère des cieux laissa carbonisé

Un lourd rideau de pluie recouvre tel un suaire
Ce lieu où l’espoir sombre, où seul règne l’Ennui
Aspirant lentement toute parcelle de vie
Transformant cette contrée en triste sanctuaire

Ici errent sans repos les âmes maladives
Marquées pas les souffrances, l’absence, l’isolement
Elles rôdent, désorientées, les larmes débordant
De leurs regards voilés par une clarté trop vive

Des odes à la douleur, des maux par milliers
Emplissent l’air glacial qui souffle toute étincelle
Une pesante atmosphère applique ses mains cruelles
Sur les épaules nues des esprits égarés

Spectre blême, mouroir, de tous abandonné
Ce monde détient l’essence qui ronge certains coeurs
Une fois instillée elle y reste à demeure
Jusqu’à ce qu’enfin l’être renonce à exister.


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Ecrit 20 janvier 2014 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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