Récurrence
Entre les douces notes du piano de Chopin
Dorment les blêmes accords de ma mélancolie
Sur mon coeur s’étend un nuage incertain
Déversant sa tristesse en une fine pluie
Averse d’eau saline se teintant de carmin
Au contact du muscle, moteur de mes maux
Qui se plait à souffrir, à noircir son destin
Pour se sentir vivant, s’émouvoir à nouveau
Imprégné par l’humeur venue tout droit des Limbes
Où mon âme malade s’est longtemps égarée
Il ne peut plus ôter ce halo qui le nimbe
Le sceau de leurs ténèbres profondément marqué
Une main doucement tendu, quelques mots, un sourire
L’éloignent pour quelques temps de cette obscurité
Mais lorsque sa nature révélée les fait fuir
Dans ce carcan funeste il revient s’enfermer
Berceau de mon esprit, futile et inconstant
Tu n’aimes que le malheur car il t’est familier
Au regard des autres, tu joues l’indifférent
Abimé, trop craintif, pour être apprivoisé.