décembre 9

Encrombre

Derrière les contreforts des montagnes obscures
Loin des prairies d’émeraude et des saules bleutés
Sous un dais fleuri d’ombres et de brumes empourprées
Je dors dans le silence de ma noire sépulture

C’est un tertre isolé en de sombres contrés
Bien au delà des mondes où les êtres s’agitent
Une terre désolée que les vivants évitent
Frontière d’un royaume à jamais oublié

Dans son ciel s’allument des étoiles écarlates
Comme autant de blessures à cette voûte infligées
Sur les champs de poussière répandant leur clarté
Entre buissons de ronces et cairns de pierres plates

Jadis s’y élevaient mille tours merveilleuses
Célébrant la grandeur d’un pays de légendes
Mais la folie, le doute, en une triste sarabande
Ont pris dans leurs filets ces terres vertueuses

Bientôt de fières seigneurs à la ruine ont couru
Portés dans leur élan par un fol souverain
Le sang d’êtres bénis lui maculant les mains
Il s’éleva en tyran avant d’être vaincu

La mort était trop douce pour un tel dément
Sur les vestiges du monde, son âme fut exilée
Depuis ce jour il veille et pour l’éternité
Le repos et la paix en vain espérant

Gardien de ce cimetière, d’un songe plus mort que vif
Les yeux sur l’horizon, le coeur dans le passé
Entre ces stèles j’erre, rêve désincarné
Jusqu’à ce qu’enfin vienne l’oubli définitif.


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Ecrit 9 décembre 2014 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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