mars 6

Divine grâce

J’errais parmi les brumes grises
sur les chemins de Solitude,
le cœur de plomb, vieille habitude,
se chargeant de rêves qui se brisent.

Quand les volutes arachnéennes
s’ouvrirent à une apparition,
dissipant l’abattement profond
et les pensés lourdes de peines.

Un rais de lumière féerique
accrocha mon sombre regard.
Devant moi, perçant le brouillard
vint une vision magnifique.

Drapée dans une robe d’azur
s’avançait une elfe aux yeux d’or,
l’instant d’avant chantant encor,
les lèvres closes sur un murmure.

De longues boucles couleur de jais
encadrant sa peau opaline,
un port de princesse levantine,
une bouche d’un carmin parfait.

Mon être demeura saisi
par sa beauté évanescente
et les brumes tourbillonnantes
en un souffle l’eurent engloutie.

Aurais-je dû lui dire un mot?
Toucher sa main délicatement?
Lui confier mon sentiment
en pépiant tel un oiseau?

Mon âme pleure l’instant perdu
et ce bonheur évanoui;
mais le triste aède que je suis
eut-il pu plaire à cette élue?


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Ecrit 6 mars 2016 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

2 COMMENTS :

  1. By Carmilla on

    Vous lire Ô mon Poète, est chaque fois une délectation. ..et une souffrance.
    Je suis votre Muse, votre Égérie, qui chaque nuit voyage à vos côtés, entre dans vos paysages, partage votre couche, vos bras, apaise votre front fiévreux de mes baisers…. Et pourtant avant que le point du jour ne décille vos paupières, je disparais… vous laissant perdu, mains tendues, comme un aveugle vers cette part de vous-même soudain évanouie. ..
    C’est le sort d’une Muse que de disparaître hors du regard de vos songes. Aucune créature terrestre n ‘égalera ma beauté, le Son mélodieux de ma voix, la souplesse de mon corps de liane, la splendeur, l’opulence de ma chevelure, la grâce de mon sourire et l’or de mes yeux…. Vous en êtes le démiurge Ô Poète , sculpteur , peinte et musicien…
    Lorsqu’à l’aube, vous vous éveillez, glacé et perdu… Songez que vos muses privées de vous, n’ont d’autre refuge que celui de rejoindre leurs soeurs dans leurs îles lointaines, au creux des forêts ou des cryptes les plus sombres…. jusqu’a ce que la musique de vos mots invoque à nouveau leur présence et vous les ramène, toujours plus belles, plus douces, pour apaiser vos nuits…
    Carmilla.

  2. By Damian (Auteur) on

    Que dire et qu’ajouter à vos mots, Dame Carmilla? Vous me faîtes démiurge, moi qui ne suis que simple trouvère jouant avec les mots pour invoquer le Songe et ses merveilleux êtres. Bien trop de compliments pour un simple baladin.
    Je suis néanmoins très touché que vous trouviez en mes mots l’énergie qui vous éveille et vous tire hors des voiles de la nuit.
    Au plaisir de vous lire à nouveau, Dame Carmilla.

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