juin 4

L’Ophélia

Dans le flot permanent, le bourdonnement du monde;
Lancinante rumeur, litanie insensée;
S’élève par instants, douce comme la rosée,
Une note rieuse, mélodie fine et ronde.

Un éclat de soleil perçant la voûte grise
Pour porter ses rayons sur mon cœur fatigué;
Simple, parfois timide, mais toujours enjoué,
Un sourire, frais et franc, au parfum de cerise.

Sous le faisceau ardent de miroirs veloutés,
Joyaux doubles ornant une fascinante idole,
Alors, en un éclair, mon battement s’affole;
Happé par ce regard, je reste subjugué.

Le battement de cils d’une paisible vestale
Vient secouer en moi des ruines calcinées;
Cette chaleur dans ces yeux, quelques mots échangés,
Sur mon âme brûlée, comme un baume s’étalent.

Dans un riche jardin aux mille arbres fruitiers,
Souvent je la rencontre, toujours rayonnante;
Sa parole délicate, son aura vivifiante,
Font déjà tant pour moi que je n’ose la troubler.

Pourtant, il faudra bien qu’à elle je confie
Cet étonnant printemps dont elle est l’origine;
J’ai bien trop vu d’histoires qui, à peine, se dessinent
Mais dont l’espoir s’envole si l’on ne le saisit.


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Ecrit 4 juin 2021 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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