Hauricande
Il y a longtemps sur Hauricande
Vivait un ange, fils de la Mort
Errant tristement sur les landes
Goûtant l’amertume de son sort
Il était seul, enfant unique
Etre divin, guide des âmes
Tous le fuyaient car son physique
Portait de sa mère la lame
La nuit, au creux d’une clairière
Il contait sa vie aux étoiles
Pleurant caché dans les fougères
Se lamentant de tout son mal
Une nuit une fée vint à passer
Entendant une complainte étrange
Des notes sur un luth jouées
Elle vit la tristesse de cet ange
L’être et la fée se firent face
L’un et l’autre surpris et charmés
Avant que la Lune ne s’efface
Ils refusèrent de se quitter
Il lui fit part de doux secrets
Des magies d’un monde et de l’autre
Et nuits et jours ils s’aimaient
Ne s’inquiétant des vues des autres
La Mort appris cette aventure
Et questionna son rejeton
Le punit, usa de mots durs
Pour briser cette mystique union
La fée fut bannie d’Outre Monde
Condamnée à errer sans fin
Sous forme humaine, le sort immonde
L’amer, oh le tragique destin
Mais l’ange ne voulant se soumettre
Quitta sa forme pour cette terre
Et sans mémoire, ni dieu, ni maître
Depuis sans espoir il erre
Un jour il espère retrouver
L’essence divine de son amante
Il parcoure l’éternité
Pour revoir son amour vivante
Il y a longtemps sur Hauricande
J’étais un ange enténébré
Qui quitta tout sans une demande
Pour l’amour seul de ma fée…