Morsure des ténèbres
Agonie lente et longue, lourdeur du temps qui passe
Lorsque l’être s’englue dans sa trame et se lasse
Sa vie se fait douleur, son souffle est traumatique
Quand lui pèsent les heures d’une vie fantomatique
Alors chaque seconde s’étire sur mils ans
Devient insupportable à l’esprit du mourrant
Chaque battement de cœur, chaque pulsation sanguine
Résonne, prend de l’ampleur, joue fort, sans sourdine
Les tintements, les échos agressent l’humeur morose
Toutes les fibres de l’âme se contractent, s’indisposent
Implosion maladive, douleurs sourdes, flot de peines
Les larmes huileuses et sombres charrient leur sève malsaine
C’est l’hallali de l’âme, le chant du désespoir
L’ardeur d’aucune flamme n’efface les griffes noires
Des horreurs et des ombres qui s’infiltrent, noirceurs
Dont les tours méprisables réduisent l’être à ses peurs
La lumière disparaît, masquée par l’astre obscur
Qui distille le malheur, agrandit les fissures
L’esprit s’enferme ainsi dans un caveau morbide
Rejette le divin, appelle la mort avide.