juin 29

Aveu à la lune

A vous, perle d’argent, astre des nuits brumeuses
Je confie les secrets, les paroles non dites,
De peur d’une maladresse, les gestes que j’évite
Et les tristes blessures en mienne âme amoureuse.

Je sais une belle de flamme que je salue souvent
Qui trop émeut mon cœur mais ne le connaît point;
Mes pensées volent vers elle mais ma langue les restreint
Car perdre son sourire serait un déchirement.

Connaissant mon esprit si prompt aux illusions,
Me sachant plein de doutes, j’ai voulu l’oublier;
Mais d’incessants échos en mes songes l’ont ancrée;
L’impulsion passagère s’est faite vive émotion.

Je ne sais si, pour elle, nos brefs échanges importent;
Ne comprenant les codes, les étranges artifices
Par lesquels une rose exprime les délices
Que font naître en elle les regards qu’on lui porte.

Est-ce excès de pudeur ou crainte de déplaire ?
J’enferme en moi les mots qui lentement me dévorent;
J’étouffe mes sentiments, trop vifs, et scelle mon sort,
Alourdissant mon être de peines qu’il me faut taire.

Alors, dame Séléné, et vous, tendres étoiles,
C’est vers vous que je tourne mes yeux perlés de larmes,
Pour évoquer encore sa douceur, ses mille charmes,
L’espérance qu’un jour, cet amour se dévoile.

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juin 17

Escamoteur

Mon esprit hoquetant, tressautant, vacillant,
Ne sait si, à cette heure, il peut encore songer.
Tant de choses lui semblent étrangement murmurées,
Des échos, des hoquets, des images rémanentes.

Et mon cœur trop malade, sombrement éprouvé
S’interroge : Est-ce signes, subtiles indications ?
Ou n’est-ce donc que chaos, futiles illusions ?
Trop d’espérances trompeuses l’ont durement blessé.

Oscillant entre rêves et tristesse pesante,
Ballotté par les flots de mon indécision,
Mon être virevolte de joie en dérisions,
Se fissure, se morcelle en humeurs changeantes.

Tel un radeau perdu sur l’océan immense,
Naufragé condamné si l’eau devient furie,
Ne sachant que choisir, j’opte pour l’inertie
Connaissant ma folie, j’en subi les errances.

Elle n’existe pas, n’est qu’un reflet conçu
Pour masquer la souffrance, l’isolement, la douleur.
Ma psyché l’a produite pour conjurer mes pleurs,
Effacer une absence, une vie non vécue.

J’aime une projection sans savoir le réel,
M’enfuis dans un refuge mental et fracturé,
N’ayant pas l’énergie pour me voir confronté
A un rejet possible, une peur matérielle.

Pathétique magicien enfermé dans mes ombres,
J’y réplique le monde pour mieux le façonner,
Le plier, le contraindre à ma propre pensée
Plutôt que d’ajouter une blessure en surnombre.

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