Confession
Entendez la complainte de l’être né sans nom
Dans les brumes du malheur, au loin, il se morfond
Il se lamente sans cesse, pleure ses ailes brisées
Perdu de part ce monde qu’il trouve dénaturé
Il gît dans son silence, muré dans son esprit
Ressassant sa souffrance, le cœur lourd et meurtri
Provoquant ses démons, il s’effondre sous leurs coups
Laissant l’inspiration le fuir, à demi fou
Il couche sur le papier des vers presque morts
Prétendant par cela s’éviter les remords
Il s’imagine poète, mais n’est que rimailleur
Et tout ceux qui le lisent considèrent qu’il se meurt
Mais sa plume qui s’assèche et son mal illusoire
Pourraient le rendre amer, ce rimeur dérisoire
Certaines veulent le sauver. Mérite-t-il de l’être ?
Lui dont l’esprit usé ne fait plus que paraître
Ses rêves l’ont envahi, ont achevé son âme
Il demeure prisonnier des chimères, c’est son drame
Il a fuit le réel depuis longtemps déjà
Errant à la recherche de ce qu’il n’aura pas.