L’hiver des mots
N’avoir plus l’énergie que de laisser passer
La tête vide, l’esprit fané, laisser tomber
Un univers s’effondre, à l’abandon
Les mots ne vivent plus, ils se défont
Fondu au noir, pas d’enchaînement
La mécanique magique n’a plus de carburant
Les lambeaux de rêve se déchirent, tombent en poussière glacée
Les mains désirent pourtant écrire, les faire vivre, les faire danser
Mais le cœur vivant s’est enfoui et gelé
Laissant un être absent, vide devant son papier
Même les pleurs ne viennent plus, le vide se fait présence
Les pensées se percutent, mais rien, pas de souffrance
Désespoir et tristesse eux même sont partis
L’enveloppe demeure vide, la cage de l’esprit
Dans laquelle il tourne, il cherche en vain un mot
C’est l’entrée dans l’hiver, la vie s’éteint bientôt
Souhaitons que le printemps apportera des songes
Pour sortir l’âme enfin du vide qui la ronge
Ou briser pour toujours l’unique plume du poète
L’achever en silence et le faire disparaître.