Eaux noires
Amertume d’un matin où tout me semble noir
Le cœur fatigué, empli de désespoir
Une question trop vieille trouvant soudain réponse
Une angoisse, une horreur où mon esprit s’enfonce
Je sais ce que j’attends, enfin j’ai vu mon choix
Mon cœur devient dément et mon être se noie
J’attends depuis toujours une compagne en mon rêve
Pour ne point vivre seul, pour apprécier la trêve
L’horreur de la réponse m’attaque, je vacille
Une tristesse immense me submerge et m’oblige
Je ne vois qu’un seul choix, la mort, de tous cotés
Elle dont je n’ai peur se plait à m’appeler
Errant parmi les autres, je me vois si fragile
Je cherches quelques instants le chemin de l’exil
Attendant tristement qu’enfin elle m’emporte
Cherchant à déceler sa forme et son escorte
Je m’isole et je pleurs, je pense à mes amis
A mon amour parti, et puis je m’assoupis
Je nage entre deux eaux puis soudain me réveille
Moins pâle, plus de sanglots, remerciant le sommeil
Les eaux noires et bourbeuses se sont loin retirées
Mon humeur ténébreuse semble être atténuée
Un calme reposant s’installe en tout mon corps
Je quitte pour un instant le chemin de la mort.