Gigue
Là-bas, au loin, sur les flots déchaînés
Sur les vagues violentes, le diable vint danser
Il dansait une gigue au son de cors funèbres
Avec pour seules compagnes des abîmes de ténèbres
Sous ses sabots l’eau noire commençait à bouillir
Au fond, Ys la grande gisait sans voir venir
Son jour de rédemption. Et le diable dansait
Plus fort il sautillait, plus dur il frappait
Et les eaux bouillonnaient, le vent telle tempête
Soufflait toute sa colère de voir danser la Bête
Les marins apeurés sur leurs frêles esquifs
Sentaient leur heure dernière approcher à pas vifs
Et la Mort tout soudain vint dans la sarabande
Venue pour récolter sa macabre provende
Ce jour là sur la mer, nombreux furent les naufrages
Pas une caravelle ne revint au rivage
Et dans la cité d’Ys vinrent tant d’arrivants
Ensevelis tout nets par la fureur des vents
Qu’elle fut repeuplée de navigants noyés
Attendant leur pardon pendant l’éternité.