janvier 20

Lou

Il faisait beau ce matin là quand sur le toit tu es monté
Le soleil comptait ses rayons, la vie semblait renouvelée
Tu regardais le ciel en face, contemplant son bleu, l’air rêveur
Puis le vide qui lui faisait place. Dans ton œil un éclat rieur

Assis sur cette balustrade, si haut, à presque toucher les cieux
Pensif mais pas l’esprit maussade, embrassant le monde de tes yeux
Alors tu t’es dressé debout sur cette rambarde de pierre
Tu esquissait un pas de danse et tu t’es lancé dans les airs

En riant tu déploie tes ailes, planant, quelques instants, joueur
Tu suis le vent, les hirondelles te dévisagent d’un œil moqueur
Soudain tu referme tes voiles, tu plonges la tête en avant
Tu lances ton rire vers les étoiles, fonce vers le sol, le percutant

Des milliers d’éclats de miroirs volent, poussières de diamant
Toi tu t’écrases, les pulvérise, brise ces images en te tuant
Sur les surfaces réfléchissantes ton sang s’écoule, rouge et liquide
Il dessine des formes étranges, éclaboussant les faces livides

Lou, toi que l’on appelait ange, ton âme à préféré partir
Ne pouvant plus, joli archange, masquer la mort par ton sourire
Va, vole au loin, Lou, fragile être, vers le firmament merveilleux
Et pour toujours, Lou, petit frère, danse doucement dans les cieux.

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janvier 20

Jeu de masques

Sur le visage un fard léger
Donnant les couleurs de la vie
Une lumière dévoilée
Au fond des yeux, masquant l’ennui

Un vêtement sombre, sobre et uni
Pour donner à la forme un corps
Sous un manteau chargé de nuit
Affinant les membres dans l’effort

Le cheveux bruni, éclairci
Reflétant la lumière des jours
Un faux soleil courant sur lui
L’être se part de ses atours

Dans le miroir, son image
Dévoile un homme jeune un peu pâle
D’apparence neutre, sans traces d’age
La fatigue légèrement le voile

Derrière son masque l’ombre frissonne
Son illusion est un succès
Les larmes roulantes, sa voix atone
Sous son costume, tout disparaît

Sous l’apparence, l’être réel
L’ombre vieillit et larmoyante
Cache sa tristesse éternelle
Apparaît jeune et insouciante.

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janvier 19

Esprit de verre

L’esprit naît certains jours plus cassant que du verre
Imprégné de douleurs, demeurant solitaire
Les miroirs lui renvoient son image fragile
Il ternit, se sent las, encombrant, inutile

Venues des profondeurs de ses tristes pensés
Des ondes le secouent, prêtes à le fissurer
Surgissent alors des vagues de violentes émotions
Sa surface s’étoile sous leur forte pression

Tous ces violents remous le torturent, le dévorent
Animant en son être de ténébreux décors
De vieux tableaux fanés, des souvenirs malheureux
Creusent en lui plus profond un gouffre vertigineux

Ces coups sourds l’ébranlent, il est prêt à céder
Sa surface s’écaille. L’esprit est épuisé
Ne pouvant plus tenir, il se brise et se fend
Ses éclats s’éparpillent, perdus aux quatre vents

Son enveloppe est intacte, lui n’est plus que débris
L’ombre jaillit des blessures, s’écoule hors de lui
Emportant ses paillettes dans un flot continu
Dessinant une fresque avec l’esprit fichu

Certains ont essayé d’assembler les morceaux
De lui rendre sa forme, le guérir de ses maux
Mais il est trop fragile et ses éclats tranchants
Chutent, s’écrasent au sol, le ruinent chaque instant.

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janvier 19

Besoin d’évasion

Par où est la Lune, où sont les étoiles
Envie de partir, de mettre les voiles
Bien trop fatigué, usé par le monde
Je veux m’en aller, rejoindre une autre onde

J’ai le corps trop lourd, l’esprit épuisé
Pourtant un beau jour j’aimerais m’envoler
Planer vers les sphères loin dans l’infini
Et si je m’ennui revenir ici

Prendre mon envol avec mes amis
Ne pas rester seul, plongé dans l’ennui
J’ai besoin d’espace et de liberté
Loin des gens qui lassent pour me reposer

Ces chaînes sont trop lourdes, qui me lient au sol
Leur poids, leur bruit sourd m’assomment et m’isolent
Quelle clef me faut-il, quel outil d’acier
Pour les ouvrir et me libérer

Par où est la Lune, où sont les étoiles
De quelle infortune mon esprit se voile
Je me sens glisser tout droit vers l’enfer
Le corps écrasé du monde mortifère.

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janvier 14

Fleur fanée

Une lente et longue procession
Par un jour gris, triste et chagrin
Aucun accord, presque aucun son
N’accompagnent l’être sur ce chemin

Un ciel empli de noirs nuages
C’est la pluie qui se met à tomber
L’averse passe. Sur un visage
Une larme s’est mise à rouler

Dans un cercueil de cristal
Une forme grise est allongée
Les paupières closes, le teint pâle
Une vie au loin s’en est allée

Dans la terre une blessure ouverte
Où est placé le corps sans vie
Une fosse sombre dans l’herbe verte
Une enveloppe jetée à la nuit

Mes rêves tués, ta lumière
Eteinte, enfouie dans l’infini
Mon amour, c’est toi qu’on enterre
C’est mon âme qui meurt aujourd’hui.

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janvier 9

Brutalité

Lorsque crachent les cors et les trompes de l’Enfer
Que les démons trépignent derrière les huis de fer
Lorsque les flammes jaillissent en geysers violents
La colère se déchaîne sur le monde en hurlant

Les horreurs de la guerre, le chaos des combats
Tout s’amplifie, tout brûle, rongé par les rats
C’est l’heure de la haine, du fiel, de la vengeance
Et les immondes êtres, béats, suivent la danse

La rage, mère du malheur, vient aveugler le monde
Tous les sinistres cœurs s’unissent en une seconde
Pour apporter ravages, douleurs, infamies
Sur des peuples entiers dont on brise la vie

Les heures sanglantes surviennent, teintant la terre de rouge
Liquide carmin précieux, étranges larmes rouges
Tachant les mains haineuses des pourvoyeurs de mort
Des assassins hurlant qui déchirent les corps

Le beau jardin du monde n’est plus que cendres et feux
Couvert de cadavres, faisant crouler les cieux
Un héritage d’horreur, des trésors sanglants
Voici ce que bientôt trouveront leurs enfants.

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janvier 8

Spectrale mélodie

Quelques notes égrainées qui dans l’air surviennent
Une lointaine mélodie qui résonne et vous prend
Est-ce le son d’un violon et ses cris lancinants
Musique saisissante emportant l’âme humaine

Vers des songes brumeux elle vous pousse à danser
Ses lentes modulations emplisse maintenant vos corps
Les souvenirs resurgissent, le violon joue plus fort
Le battement de vos cœurs sur ses mesures rythmé

Une larme qui coule à ses accords anciens
Alors qu’en cet instant la mélodie s’efface
Vous laissant pantelant, le cœur et l’âme lasse
Etourdis, envahis par l’ombre du musicien

Maintenant et toujours ces notes coulent en vos sangs
Laissant votre cœur lourd et vos esprits en pleurs
Cherchant cette musique et ses accords charmeurs
Emprisonnant votre âme de son sort puissant

C’est une quête sans retour vers ces notes célestes
Il n’est aucun remède, le mal est déjà fait
Et ce violon spectral ne vous laissera en paix
Que lorsque est accompli votre destin funeste.

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janvier 7

Blancheur de nuit

A l’heure noire où hurlent les loups
Lorsque la lune, pleine, est levée
Surgissent les spectres du passé
Hors des tombeaux couvert de houx

Contre ma porte des griffes crissent
Labourant mon âme épuisée
Celle qui fut abandonnée
Réclame de bon droit une justice

Ses plaintes s’élèvent dans la nuit
Ses sanglots résonnent, ses murmures
Brisent mon esprit, brûlent mes blessures
Elle me conte ses heures d’agonie

« Reviens vers moi, mon tendre aimé
Rejoins moi dans ma tombe de glace… »
Je cherche à fuir, mon corps s’efface
Aux laments sombres de mon Astrée

Lorsque enfin le soleil se lève
Je m’éveil errant dans les bois
Dans un lieu que je ne connais pas
Où chaque jour j’erre sans trêve.

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janvier 7

Haut, fragile, bas

Un escalier dans les ténèbres
Descend en spirale infernale
Marches glissantes, douleur mentale
Sur la pierre des échos funèbres

Spectres de brume s’effilochant
Les âmes mortes quittent le chemin
D’autres prendront leur place demain
L’être sans nom lentement descend

Ses bras cherchent toujours un être
Une illusion née du passé
Qui s’évapore sans être touchée
Un amour qui l’aiderait à renaître

Sur une marche s’est arrêté
Celui qui ne sait où il va
Ni d’où il vient. Trop haut, trop bas
Il s’est perdu dans ses pensés

Aucun accès, aucune issu
Juste cette spirale infinie
Serpentant au loin dans la nuit
Le calvaire d’une âme perdue.

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janvier 6

Le portrait

Une joue douce au teint nacré
Des lèvres fines couleur de prune
De longs cils où se perd la lune
Masqués par le rideau ambré

De sa chevelure, flammes ondulantes
Onde lumineuse embrasant l’air
Sous le couvert de ses paupières
Brillent ses deux agates envoûtantes

Sur ses traits flotte un doux sourire
Ajoutant au charme secret
A l’hypnotisme de ce portrait
Qui me contemple. Souvenir.

Le temps au loin s’en est allé
Aux cendres sont partis ces instants
Leur magie rongée par les vents
M’a il y a trop longtemps quitté

Esclave de mon désespoir
Prisonnier du si triste sort
De ne jamais sentir la mort
M’emporter dormir un beau soir

Seul devant ce tableau fané
Les yeux par des larmes embués
Mon esprit se perd en douleurs
Et mon corps lui compte les heures.

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