Reines endormies
C’est une chambre chauffée de soleil
Aux murs ocres couleur de miel
Dont une fenêtre ouvre sur le ciel
Ou l’on trouve une reine qui sommeille
Dans une couche de plumes et de soie
Aux draps couleur de fonds marins
Qui la protège comme un écrin
Du vent léger qui plane là
Sur sa peau sont des reflets d’ambre
Et ses grands yeux couleur de nuit
Sont clos sous des paupières allourdies
Par la chaleur qui emplit ses membres
Face au lit voici un miroir
Qui semble comme une porte ouverte
Vers un réel aux humeurs vertes
Aux couleurs sombres d’une Moire
La froideur d’un gel cristalin
Coule dans les veines de ce reflet
Cette reine à la peau de lait
Dans de grand draps blanc de satin
Derrière ses paupières engourdies
Dorment deux joyaux verts glacés
Aux contours finement ciselés
Les yeux de cette reine allaguie
Bercé par l’air froid qui la voile
Milles fois son reflet rebondit
Sur les murs de diamants polis
Dans cette caverne de cristal