Psyché
Des ténèbres lunaires aux brûlures solaires
Il n’y a qu’un pas, il y a un monde
Une pièce entre deux portes où se mêlent les éthers
Oscillant, incertaine, chaque seconde
Un océan obscur à la surface lisse
Qui absorbe et renvoi les ondes lumineuses
Un puit aussi profond que la plus sombre abysse
Aux issues aveuglantes d’une clarté radieuse
Sur une face serpentent les ombres affamées
Singeant les brumes diaphanes aux formes incandescentes
Qui ondulent, innocentes, à l’autre extrémité
Eclaboussant leur monde d’une beauté insolente
Dans leur sphère funèbre chargée de noires fumées
Au milieu des scories, des cendres innommables
S’agitent tant de spectres aux robes enténébrées
Que pour chaque lumière dansent dix sinistres diables
Vous qui voyagez là, pris entre ces deux sphères
Prenez garde à ne pas trop longtemps contempler
Ces deux surfaces étranges, ce miroir teint de verre
De peur que vos reflets n’en viennent à le briser