Perdition
Les parchemins se décomposent sur l’écritoire abandonné
Les histoires lentement s’étiolent dans ma cervelle nécrosée
Les mondes se vident et s’évaporent devant ces pages trop longtemps blanches
Le souffle des muses s’est enfui loin de cette plume qui flanche
Le manque d’écrire persistant revient toujours me hanter
Mais les symphonies se sont tues tant ce coeur ne sait plus rêver
Une vague d’encre Léthéenne a entraîné vers le néant
Le barde, son théâtre et ses scènes perdus dans de noirs épanchements
Fini le temps des frénésies, des feuilles couvertes de mots
Le Temps s’est arrêté ici, lorsque j’ai du changer de peau
Pour survivre à cette douleur, j’ai signé un pacte maudit
Abandonnant à mon Malheur la science des mots tant chérie
J’ai trop perdu dans ce marché de sentiments, d’âme, d’émotions
Mon dilemme ne m’a fait gagner qu’une vie neutre, sans frissons
Oh Imaginaire débordant, j’aimerais pouvoir te retrouver
Vivre une existence sans talent ? Faut-il vraiment s’y résigner ?