Il était une rose
Il était une rose au cœur d’un jardin
Qui depuis bien des ans ne se flétrissait point
Sur un tapis de ronces, elle s’était hissée
Au fil des saisons, sa tige avait grimpé
Pourtant autour d’elle ne s’élevaient que ruine
Lierres, plantes asséchées, buissons couverts d’épines
Tout n’était que chaos, noirceur, haine, souffrance
On eut dit une terre faite de malévolence
Malgré tout, pousse après pousse, elle s’était dressée
Luttant jour après jours pour ne pas s’étioler
Dans cette obscurité, ce désert d’oubli
Cette grande beauté s’était épanouie
Souvent, dans son sommeil, son âme rayonnait
La caresse du soleil, doucement, l’apaisait
Baignant dans la lumière et nimbée de rosée
Elle offrait à ce monde sa tendresse, sa gaieté
La légèreté du vent la laissait oscillante
Soufflant sur ses pétales de manière charmante
Et dans ce lieu sinistre, de tous abandonné
Elle était la lumière pour tous les condamnés.