avril 22

Il était une rose

Il était une rose au cœur d’un jardin
Qui depuis bien des ans ne se flétrissait point
Sur un tapis de ronces, elle s’était hissée
Au fil des saisons, sa tige avait grimpé

Pourtant autour d’elle ne s’élevaient que ruine
Lierres, plantes asséchées, buissons couverts d’épines
Tout n’était que chaos, noirceur, haine, souffrance
On eut dit une terre faite de malévolence

Malgré tout, pousse après pousse, elle s’était dressée
Luttant jour après jours pour ne pas s’étioler
Dans cette obscurité, ce désert d’oubli
Cette grande beauté s’était épanouie

Souvent, dans son sommeil, son âme rayonnait
La caresse du soleil, doucement, l’apaisait
Baignant dans la lumière et nimbée de rosée
Elle offrait à ce monde sa tendresse, sa gaieté

La légèreté du vent la laissait oscillante
Soufflant sur ses pétales de manière charmante
Et dans ce lieu sinistre, de tous abandonné
Elle était la lumière pour tous les condamnés.

Catégorie : Eclats d'âme | Commenter
avril 21

Sympathie pour la destruction

Il flotte en mon crâne une sombre symphonie
Lugubre requiem gorgé d’antipathie
Nourrie de rage, de haine, de sinistres pensées
M’emplissant d’une fureur de sanguinaire guerrier

Ses accents envoûtants m’emportent et me submergent
Offrant à ma colère d’obscurs privilèges
Mon sang bout, je fulmine, je voudrais tout briser
En ces instants je rêve d’un monde annihilé

Un voile glacé me couvre mais en moi brûle un feu
Infernal, menaçant, pouvant tout embraser
Il consume mes entrailles, tout prêt à exploser
Mon esprit devient fou, ne craint ni homme ni dieu

Mon enveloppe se fissure, battue par les tisons
Prise dans les flots brûlants de la lave en fusion
Tout mon être s’enflamme, veut se battre, en découdre
L’ombre de mon regard dissimule la foudre

La violence se fait mienne, le chaos ma passion
Je ne souhaite plus qu’une chose, une totale destruction
Mais je m’astreints au calme, je ne dois pas céder
Sans cela je ne sais si je peux m’arrêter.

Catégorie : Eclats d'âme | Commenter
avril 21

Heures de doute

Mon cœur à demi mort, toujours insatisfait
Rêve aujourd’hui encore à un monde parfait
Une vie idéale passée à tes côtés
Pas d’existence banale, une vie magnifiée

Dans ce monde étriqué, je me sens à l’étroit
Pouvoir le supporter, c’est un peu grâce à toi
J’aimerais pouvoir m’extraire, vivre loin de tout ça
Là-bas au cœur des cieux, libre, mais avec toi

Nous pourrions naviguer dans le creux des nuées
Simplement observés par le ciel étoilé
Au seul gré des courants sur l’air nous glisserions
Plus légers que des plumes, ensemble, nous danserions

Tournants et virevoltants à la faveur des vents
Puis dans un nid douillet nous nous assoupirions
Ni le temps, ni les hommes ne pourraient nous atteindre
Gardés de tous les affres, nous pourrions nous étreindre

Lorsqu’à nouveau je doute du sens de ma vie
Je puise en ton regard une parcelle d’énergie
Pour ne pas m’effondrer, privé du moindre rêve
Implorant tous les dieux que mon supplice s’achève.

Catégorie : Eclats d'âme | Commenter