août 31

Melancholia

Peu à peu les ténèbres me hantent
Pas à pas j’entame cette valse lente
Sur fond de requiem je me laisse emporter
Vers les flots infinis où le temps est figé

Inexorablement tout mon esprit s’érode
Usé par la paresse et la médiocrité
Où mon corps se complait et se laisse sombrer
Dans cette léthargie facile et si commode

Je suis un exilé, fils d’un temps disparu
Arrivé de nulle part, d’une terre inconnue
Héros, je vis sans lutte, sans grandeur à gagner
Mage, je suis sans but, sans substance à dompter

Sur moi l’existence passe, la vie n’a pas de prise
Issu d’un autre espace, d’une dimension grise
Jeté dans une prison faite de chair et d’argile
Englué dans ce corps encombrant et futile

Empli de lassitude par ce monde décadent
J’ai voulu à tout prix chercher à m’évader
Me déchirant les chairs sur la pierre scellée
D’un sinistre caveau nommé Asservissement

Ce vain combat de dupe aujourd’hui a cessé
Et face à l’immuable, je me suis résigné
Abandonnant mon être à la lente agonie
D’une vie sans panache, d’une fadeur d’ennui.

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