Nuit de brume
Une langueur assassine s’insinue lentement
Au cœur de mon être elle plonge ses doigts glacés
Déchirant furieusement de ses crocs acérés
L’étrange réceptacle des plus beaux sentiments
C’est l’hiver lénifiant qui la fait ressurgir
Lorsque la vie s’abyme dans un sommeil létal
L’esprit sombre et s’enlise dans une morbide spirale
Le feu sacré s’éteint, lentement, se laisse mourir
Parfois, un souffle d’ange vient pour le raviver
Visiteur impromptu, étincelle divine
Porteur d’une nouvelle force, luttant contre le spleen
Mais mon cœur, grand aveugle, ne se laisse approcher
C’est à croire qu’il se plait dans cette lente souffrance
Dans cette longue agonie, il se laisse emporter
Malicieux suicidaire, il voudrait s’y noyer
Esclave de sa folie, consumant son essence
Dans cette tombe hivernale, j’ai vu passer un songe
Qui me prit en pitié, percevant mes douleurs
M’enlaçant dans ses voiles, d’un sourire enjôleur
Il m’offrit sa chaleur, stoppant ce qui me ronge.