Ad nauseam
Une soudaine lassitude qui s’étend sur le cœur
Un poids rivé à l’âme par de trop lourdes chaines
Un être tourmenté, des pensées qu’on malmène
Entre lente apathie et pesante langueur
Voici Spleen, grand oiseau aux ailes enténébrées
Portant dans son sillage ses sombres partisans
Ennui, chagrin, douleurs, cauchemardesques instants
Lorsque l’esprit s’épuise et veut lui résister
Seul, dans sa forteresse, luttant contre l’assaut
L’espoir en vain se dresse pour ce combat inique
Contre les flots obscurs il fait front, héroïque
Affrontant pied à pied les suppôts du chaos
Pourtant, vague après vague, avance l’Obscurité
De ses bras repoussant elle vient enlacer
Le poète gisant happé par l’inertie
Ses chairs, sous l’étreinte, abandonnent toute vie
Et, devenant une Ombre, il erre, indifférent
Détaché de ce monde, ne songeant qu’au néant.