Nuit sans fin
Ainsi file le temps, ainsi tourne la vie
La longue nuit s’étire, distillant l’insomnie
Pensés et souvenirs, persistantes questions
Dansent la sarabande, muselant ma raison
Les angoisses enfouies resurgissent en hurlant
Lorsque le jour fuit, elles chargent soudainement
Les barrières dressées pour bloquer leurs assauts
Vacillent à mesures que veille mon cerveau
Les secondes deviennent heures, les minutes des années
Pendant que le sommeil s’attache à m’oublier
Et les engrenages tournent, broyant le moindre éclair
Le plus infime éclat d’un pale rais de lumière
Je peux maudire la Lune, le vent ou les marées
D’empêcher mon esprit de gouter au repos
Mais cela est bien vain, inutile et idiot
Blâmer les éléments, c’est la facilité
Rien ne sort de bien d’une trop grande réflexion
Chaque mot, chaque geste, chaque idée esquissée
Soumise à l’analyse, disséquée, digérée
Malade de trop penser, étrange malédiction.