Tourments
Lorsque le monde s’endort en suivant le soleil
Que le monde des rêves dévoile ses merveilles
Mon esprit, seul, demeure, sur son bout de rocher
Refusant le sommeil, ne voulant s’arrêter
Une ombre émergeante prend possession de moi
Glissant insidieusement tout le long de mon corps
Serpentant sous ma peau, infiltre tous mes pores
Jusqu’à m’atteindre au cœur, me distiller son froid
De ses longs tentacules, elle presse mon cerveau
Sinuant, silencieuse, dans les moindres recoins
Nerfs, circonvolutions, tout lui devient chemin
Pour mieux m’asservir, me pousser au défaut
Lentement elle instille ses sinistres idées
Fait le siège de mon âme pour me dénaturer
S’empare de mes pensées, de mes songes fabuleux
Pour mieux les corrompre, en faire cauchemars affreux
Cette sombre entité demeure invaincue
Même si mes efforts la poussent à reculer
Jamais je ne pourrais en être délivré
Elle nage dans mes ténèbres, douloureuse inconnue
Toujours, telle une hydre, d’elle un fragment demeure
De chaque légère blessure elle fait une peur
Nuit et jours dans mes yeux je la vois s’agiter
Car c’est d’une part d’elle que mon être est créé
Je suis elle, elle est moi, triste réalité
Une étincelle de force conquise au néant
Qui lorsque vient le doute attise mon tourment
Pour mieux me renvoyer à ma fragilité.