Complainte du Réprouvé
J’étais déjà ici lorsque chût l’Ange renié
Portant ma solitude en guise de fardeau
Le sceau de l’infamie avait marqué ma peau
Et pour prix de mes crimes une geôle d’éternité
J’ai vu passer tant d’ères, vécu tant de saisons
Croître tant de peuplades érigeant leurs cités
Célébrant l’intellect pour mieux guerroyer
Détruisant de leurs mains leurs civilisations
J’étais de toutes les guerres, manœuvrant pour la paix
Poussant aussi, souvent, vers leurs mauvais penchants
Niant ma pénitence dans des sabbats sanglants
J’étais l’ombre du Mal, Ténèbres que l’on hait
Et pourtant l’incroyable, un jour, s’est produit
Lorsque de leur terreur je me nourrissais
Une âme vertueuse apparue sous les traits
D’une simple jeune femme qui alors me séduit
Moi, hideux nécromant, sorcier mille fois maudit
Le plus craint d’entre tous, soudain je m’affaiblis
Touché par sa douceur je quittai mon donjon
Pour suivre sa lumière, cherchant ma rédemption
En sa tendre compagnie heureuses furent mes heures
Elle seule m’acceptait, apaisant mes douleurs
Las, si promptement elle me fut enlevée
Par Ce qui juge Tout, son temps était compté
Elle rejoint ses semblables où jamais je n’irai
Pour renaître à nouveau, son rôle est ainsi fait
Et depuis ce temps là en chaque vie je l’espère
Je cherche mon âme-sœur, ma Source de Lumière.