La nuit désespère
Seul devant mon écran dans cette obscurité
J’évoque des images suscitant l’émotion
Qui pourtant restent mortes, n’enflamment point de passion
Perdu dans les méandres de mes sombres pensés
Scrutant le ciel noir passant à ma fenêtre
Je hulule à la lune pleine de sa lumière
Espérant que sa vue efface mes œillères
Pour pouvoir extirper une parcelle de mon être
La plume si prolixe ce soir reste muette
Et l’encre, cette drogue, demeure sans effets
Rien ne vient satisfaire mon nocturne forfait
La page reste vierge, sans un vers, blanche et nette
Des heures j’implore les Muses pour un maigre morceau
Un fragment, quelques lignes pour me sustenter
Assouvir mes désirs de poète fané
Et nourrir ma chair en noircissant ma peau
Un imposant silence pour unique réponse
Oh l’innommable vide, le terrible néant!
Mon esprit épuisé en reste chancelant
Et mon cœur s’emprisonne dans sa geôle de ronces
Il en ira ainsi de même chaque nuit
Mon âme pleure un poème, une miette d’inspiration
Puis s’enferme à nouveau dans sa tour d’illusions
Cherchant l’essence du rêve dans une lente agonie.