Calice des maudits
A l’aube des premiers temps, dans la jeunesse du monde
Lorsque les premières lunes la nuit resplendissaient
Dans un antique temple où je m’aventurais
Trônait une relique plongée au cœur de l’onde
Curieux et intrigué j’approchai du trésor
Tendant vers l’objet une main hésitante
Jusqu’à presque toucher la merveille brillante
J’aperçu tout soudain un brulant météore
L’étoile fendait le ciel comme un avertissement
Une divine mise en garde devant mon intérêt
Ma soudaine passion pour cet étrange objet
Les cieux me menaçaient en ce crucial instant
Alors que je saisi le mystérieux calice
L’astre s’évanouit, dissimulant ses feux
Des fantômes apparurent, figés, devant mes yeux
Tous tenant la coupe, d’un bizarre mimétisme
Entrainé par mon geste, je portai à mes lèvres
Le surprenant calice, soudainement assoiffé
J’avalais goulument une grande gorgée
Et mon esprit s’ouvrit comme le jour se lève
Je reconnu chaque forme comme étant de mes pairs
Frères et sœurs à l’âme depuis lors marquée
Par l’eau de cette coupe et ses propriétés
Compagnons d’infortune aux destinées amères
Tels des Prométhée nous volâmes aux dieux
Un savoir interdit, une connaissance cachée
Nous ouvrant un accès aux mondes dissimulés
Nous liant par là même à un sort malheureux.