La désolation
Il est des paysages où l’on erre l’âme en peine
Cherchant la compagnie d’autres êtres égarés
Mais on sait ces pays si bien dissimulés
Que peu trouvent le passage qui secrètement y mène
Pourtant point de frontières, ni douanes, ni remparts
On y peut pénétrer de mille et une façons
Il suffit d’employer son imagination
Pour obtenir la clé dissipant ses brouillards
Une plume, quelques mots, tracés sur le papier
Et ce monde se déploie, immense et mystérieux
Vous offrant un voyage sur des flots merveilleux
Où vivent les chimères et les rêves oubliés
Ses terres infinies se peuplent d’apparitions
Personnages fantasques, souvenirs prenant corps
Mais on y croise rarement ceux qui existent encore
Il n’y a que les brumes et leur voile d’illusion
On ne peut partager, ni retranscrire ces lieux
Sans les dénaturer, manquant de précision
En eux tout se mélange, se mêle et se confond
A tel point qu’on ne peut se fier à ses yeux
Aussi riches qu’ils soient, ces mondes sont désolés
N’ayant pour habitants que songes et artifices
Cachant sous leur beauté de ténébreux abysses
Devant leur existence à nos cœurs esseulés.