Mon absurdité
Mon esprit est un secrétaire
Empli de tiroirs à secrets
Où dorment idées et projets
Souvenirs doux ou bien amers
Ce meuble usé croule sous le poids
De bribes d’écrits qui s’entassent
De feuilles volantes qui se prélassent
Entre ses montants de vieux bois
Tout est mots, images volatiles
Qui virevoltent dans sa carcasse
S’entrechoquent où s’affaissent, lasses
Chassés par un acte futile
Tous ces mouvements d’agitation
Ne suivent aucun rythme commun
Un ermite fol et malsain
Supervise cette aberration
Il y voit une grande symphonie
Faite de sons entrelacés
Un mélange étrange et biaisé
Par le truchement de sa folie
Le cheminement de mes pensées
S’en trouve altéré, chaotique
Tel un concerto diabolique
Tout m’apparait entremêlé
L’imbroglio où naissent mes songes
Cette cacophonie discordante
Dansent une valse étourdissante
Qui, lentement, ma raison ronge.