Froidombre
En une forêt obscure faîte de troncs figés
De branches distordues à l’aspect maléfique
De racines serpentant sur un sol désertique
Balayé par le gel et les brumes glacées
Entre les piliers sombres rongés par les ténèbres
De ces arbres enchainés dans un monde hors du temps
Sous la pâle lumière d’un astre agonisant
Un bloc d’obsidienne marque une présence funèbre
Sur la surface noire quelques lignes passées
Encadrent un visage patiné par les ans
Bien que pris dans la pierre il en semble vivant
On croirait presque voir sur ses lèvres une buée
Rodant prêt de la stèle, glisse une sinistre engeance
Toute couverte d’ombre et l’aspect décharné
Les mains telles des serres, esprit désincarné
Emplissant de terreur pas sa seule présence
« Toi qui erre par ici, sais-tu quel est ce lieu »?
C’est la voix rocailleuse de cet engoulevent
Qui résonne partout, emportée par les vents
Et saisi votre cœur lorsqu’il croise vos yeux
Sa glaciale emprise s’empare de tous vos membres
Et soudain votre corps vous apparait vidé
Votre énergie s’est vue d’un seul coup aspirée
Vous voici condamné, il n’a plus qu’à vous prendre
Et vers cette sombre stèle, il va vous emporter
Posant votre dépouille sur ce froid minéral
Et vous enfermera dans le vide abyssal
De votre tombe amère que vous vîntes trouver.