A vif
Depuis le commencement, je chasse l’ombre d’une ombre
Une pâle illusion sur le miroir du monde
L’écho d’un idéal entraperçu dans l’onde
D’une mer infinie emplie d’abîmes sombres
Au moindre frôlement, à chaque vibration
Mon cœur cristal frémit, s’emballe et s’émerveille
Puis se brise lorsque vient le cruel réveil
Et mon âme réalise qu’elle aime une projection
Alors s’ouvre le vide qui lentement me dévore
Solitude, Absence, semeuses de tourments
Envahissent mon esprit à me rendre dément
Et me pousse sourdement à désirer la Mort
Malgré le temps qui file et mes yeux grands ouverts
Mon amour du rêve tisse toujours son voile
Et couvre mon regard de poussières d’étoile
Lorsqu’il croise celui d’une nouvelle chimère
C’est là mon maléfice et ma malédiction
A trop aimer le songe, il parasite ma vie
Et m’isole du monde par son charme d’oubli
Pour m’asservir il joue avec mes émotions.