Lutte
Pourquoi donc t’obstiner, cœur fébrile?
N’as-tu donc pas saisi que seul tu resteras?
Tu n’es pas destiné à aimer ici-bas
Ton improbable essence t’empêche toute idylle
Pourquoi donc me blâmer, raisonnable conscience ?
Toi, n’as-tu pas compris que j’ai besoin d’aimer?
Je suis fais pour sentir, souffrir, m’éprouver
Quitte à être blessé, à ressentir l’Absence
Es-tu donc si bête, machine à émotions ?
Ne vois-tu pas le mal qu’à notre âme tu fais ?
Tu la couvres de maux, l’assassine de secrets
Regarde, elle se meurt, tes vœux sont sa prison
Et toi, l’ordinateur, la cervelle logique
Constate donc l’effet qu’à l’âme tu infliges
Lentement elle s’étrécit car ta rigueur l’exige
Bientôt ne sera plus qu’un souvenir tragique
Silence, la raison! Apaise-toi le cœur!
Vos conflits incessants le déchirent et m’ennuient
Mon être se convulse, s’agite sans répit
Vous n’êtes l’un et l’autre que prophètes de malheur!