Pile et face
Un messager couvert de plumes
Est venu un soir me trouver
Dans mes mains il a déposé
Un pli cacheté orné de runes
Sur cette missive venue des airs
Figurait une invitation
Pour le grand bal des illusions
Qui, disait-on, devrait me plaire
Paré de ma plus belle tenue
J’ai embarqué pour le voyage
Au delà du voile de nuages
Qui nous sépare de l’inconnu
Dans les contrés de Faeries
Sous la lumière d’une lune d’argent
J’ai dansé loin de mes tourments
Bercé par une douce euphorie
Mais au premier rayon du jour
Le rêve s’est évaporé
Ma solitude j’ai retrouvé
Ses maux qui me font le coeur lourd
Par habitude j’ai tracé
Sur mon visage un masque fin
Pour dissimuler le chagrin
Et lentement me suis résigné
Mais chaque nuit lorsque vient l’ombre
Les souffrances reviennent me ronger
Et le bonheur tant espéré
Se perd dans une brume sombre
Ainsi en va-t-il de ma vie
Le gouffre en moi demeure caché
Il n’est rien qui puisse le combler
Car ma tristesse est infinie.