mars 9

Tragicomedia

Trop longtemps j’ai été le serviteur d’un fou!
Un aveugle s’enflammant pour l’ombre d’un regard,
Un sourire charmeur, une tendresse illusoire,
Se faisant piétiner, se traînant à genoux.

Pour un simple soupir, il dressait un autel,
Composait un sonnet, une ode, une élégie,
N’obtenant pour aumône pas même un simple « oui »,
De la simple passante ou de la demoiselle.

Il prenait pour sa peine, sans férir, mille blessures.
Coups de griffes, de poignard, poisons, jusqu’à la lie,
Rien ne le détournait de sa tendre égérie.
Il revenait sans cesse, l’oeil brillant, sans armure.

Mais le temps, les douleurs, l’ont à présent usé.
Sa flamme s’est étouffée sans plus de combustible;
Il est trop abîmé par des maux indicibles.
Une seule palpitation pourrait le voir brisé.

Dans son écrin de chair, il donne son chant du cygne,
Pleurant tous ses débris bien trop éparpillés.
Le pleutre agonise d’avoir trop brûlé
Et d’implorer l’Amour sans en savoir les signes.

Finie sa dictature, place à la liberté!
Sous son affreuse contrainte, j’ai trop longtemps honni
La solitude simple de ma seule compagnie.
De son joug infernal, me voici délivré!

Mais quel mal soudain de sa main vient m’étreindre?
Pourquoi mes larmes coulent quand le gredin se serre?
Est-ce Mélancolie qui de son voile m’enserre?
Ne suis-je donc que chagrin quand mon coeur va s’éteindre?


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Ecrit 9 mars 2017 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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