août 28

Tourmente

Dans l’éternel voyage sur l’immense océan,
Se succèdent calme plat et vagues déchaînées.
Sur mon radeau, j’oscille, tantôt illuminé,
Ou plongeant vers l’abîme et son sombre néant.

Marins, navigateurs, indiquez-moi un havre;
Une zone de calme où les furies s’apaisent!
Tout mon être fatigue, tous ces fardeaux me pèsent;
Entre les eaux s’agitent tant de tristes épaves…

Les regrets, les douleurs, les histoires avortées,
L’épuisement, le rejet, tant de blessures sans nom;
Le sel des vents toxiques freine leur guérison
Et leur poids alourdir à chaque minute passée.

Au loin, j’espère un phare, une étoile de lumière,
Qui chasserait enfin la violence des tempêtes.
Mais à chaque heure filant, l’obscurité me guête.
Toucherais-je un jour aux limites de ces mers?

Je rêve de ces plages où glisse l’astre solaire,
Où le temps est clément et la Nature radieuse;
Tous ces pesants nuages chargés d’ombres odieuses
Me rongent, m’avilissent, m’écrasent sous leurs fers.

Ces îles merveilleuses dont mes songes sont peuplés,
Existent-elles vraiment ? Ne sont-elles que mirages ?
Suis-je à jamais perdu où les typhons enragent?
Verrais-je l’amaryllis sur un rivage ombré?

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août 6

L’oiselle

Oh, étoiles bénies, oracles d’Univers,
Connaissez-vous l’oiselle qui bien pourra m’aimer?
Distinguez-vous le fil de nos destins croisés?
Viendra-t-il cet instant où je saurai lui plaire?

De dérives en exils, de rumeurs en visions,
Trop longtemps j’ai guetté, trop longtemps j’ai cherché.
Tel l’or d’Eldorado, l’illusion s’est brisée,
Révélant sous son voile solitude et démons.

Mes yeux chargés d’écailles, prompts à la confusion,
Ne m’ont jamais guidé que vers histoires fantômes
Que mon cœur nourrissait avec le moindre atome;
Le pauvre est englué dans sa propre prison.

Des spectres nés de brumes peuplent ses fantaisies:
Mille ombres qu’il façonne pour mieux masquer l’absence;
Il tisse tant et plus ces toiles d’évanescence
Pour mieux tromper le vide, la tristesse et l’ennui.

Rendez-moi l’esprit clair, chassez cette folie!
Dissipez donc ce mal! Usez de la sagesse!
Rallumez un espoir dans cette âme qui se blesse;
J’en appelle à vos feux: illuminez ma nuit!

Ma vue n’est que brouillard sans vos brillants éclats;
Mon esprit va, baignant dans sa mélancolie.
Existe-t-il une elfe, héritière de vos vies,
Issue de vos lumières, descendue ici-bas?

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