Cafard
Cafard, heure noire,
Au plus sombre des cauchemares
Les heures défilent, longues et lentes
Chargées de pleurs, agonisantes
Même le sommeil se fait douleur
On ne dort pas, on veille, on meurt
On déambule sans but, perdu
Les traits tirés, l’air abbatu
On entend tomber gouttes à gouttes
Les pleurs du ciel, larmes des voûtes
Le cœur fait mal, le corps geint
L’avenir est trouble, triste, incertain
Puis la tête chute sur l’oreiller
Le corps est vaincu, épuisé
Sommeil de plomb, sombre, sans rêves
Le cafard rampe, la nuit s’achève
Une aube se lêve, pâle et chagrine
La lumière grise, livide, domine
La reptation du parasite
Reprend, car jamais il n’hésite
On se lève à nouveau, vouté
Portant le poids des heures veillées
Et l’on aborde un nouveau jour
Espérant le cafard moins lourd.