décembre 5

Promenade nocturne

La nuit m’appel encore, me pousse vers l’extérieur
Dans un rayon de lune je déambule, rêveur
Mes pas défilent seuls, de leur propre volonté
Sur un chemin obscur couvert de gravier

Sous me bottes défile ce ruban argenté
Fait de schiste et de sable, d’herbe grasse bordé
Je passe deux piliers tenant une grille de fer
Si vieille et si usée qu’elle tomberait en poussière

Alentour se déploient des ramures grises et froides
Saules pleureurs, bouleaux, sous la lumière fade
Agitent dans le vent leurs branchages alourdis
Par l’humidité apportée par la pluie

Dans un sombre détour se dresse une justice
Prisonnière d’un rosier qui l’étreint et se glisse
Tout au long de son corps, constituant une cage
Aux barreaux acérés, fleurs anthropophages

Une brume s’élève du sol, enveloppant les lieux
Rend l’univers opaque, dissimule les feux
Un nuage soudain devant la lune se place
Rendant la nuit aveugle, ses contours il efface

Contre une dalle de marbre mon pied vient de buter
Je trébuche et m’écroule contre la pierre glacée
A tâtons mes doigts courent sur toute sa surface
Rencontrent des mots gravés : « Vous giser en cette place »

Aussitôt tout mon être se dissout, aspiré
Mon âme reprend sa place sous cette pierre couchée
Une nouvelle fois je fus l’illusion d’un vivant
Errant sur cette route, l’arpentant tristement.


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Ecrit 5 décembre 2003 par Damian dans la catégorie "Eclats d'âme

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